Artiste peintre franco-new-yorkais qui vit et travaille aujourd’hui à Besançon. Son œuvre est exposée internationalement, depuis les années 90 : aux Etats-Unis, en Europe, en Iran et en Chine. Depuis 2019, une fresque monumentale de 72 peintures sur Plexiglas, de 80 m2, « Les quatre piliers du ciel », est installée au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon. {note CH : installation de 2019 à 2023}
Sont présentés au public, lors de cette exposition particulière : un choix d’une vingtaine de petits formats des séries Shakti-Yoni: Ecstatic Cosmic Dances de 2016 à 2020, 25 x 25 cm ; quatre œuvres sur papier des séries : Beauty Is Energy, 2003 & Sky Umbilicus, 2006, 76 x 56 cm ; ainsi qu’une grande peinture sur Plexiglas Ladies Of The Ants, 1,40 x 1,40 m, 2015, de la série Mayan Diary.
POLYPHONIES : ARTS, CULTURES & CIVILISATIONS
« Quand vous détestez une personne, vous détestez quelque chose en elle qui fait partie de vous-même. Ce qui ne fait pas partie de nous-même ne nous dérange pas. » Hermann Hesse
Il y a dans mon travail, et ce, depuis les œuvres réalisées à New York, après mes voyages mexicains et surtout après l’attentat du 11 septembre 2001, une énergie et peut-être parfois même, une violence esthétique, karmique, sexuelle… qui est présence, et qui jaillit de la profondeur, des temps archaïques et lointains : puissante, vraie, indispensable, sauvage, consubstantielle et fusionnelle de la vie.
Les arts et les rituels des anciennes civilisations me semblent beaucoup plus adaptés, plus complets, concrets et justes, face et envers les réalités complexes de notre moi cosmique et de nos destinées humaines, individuelles et collectives : naissance-vie-mort de tout être humain et de toute civilisation, la sexualité étant bien évidemment, le lien et le point de départ de tout ceci. Et la violence, aussi, car la vie se nourrit toujours de vie, même en étant pleinement végétarien, il ne peut qu’en être ainsi.
Immergé pleinement, durant des années, dans le melting-pot new yorkais, j’ai mélangé, par exemple dans mon travail sérigraphique, l’image d’une statue d’un prêtre-chamane aztèque sacrificateur L’Écorché*, avec le dessin rituel, hiératique, sur un petit bout de bois, d’un indien Selknam de la Terre de Feu, peuplade aujourd’hui complètement disparue. Un taureau Apis égyptien emportant sur son dos, la momie du mort (le corps et l’âme, le Ka*) dans l’autre monde, juste au dessus d’une Gaïa*-Nout*, au corps de femme illustrée par une image pornographique contemporaine.
Tout Art et toute création sont à la fois un choix ou un non choix. Et pour ma part, j’assume ce choix d’ouvrir mon travail au monde, à ses diversités, ses étrangetés, dérangeant parfois certains.
Car aujourd’hui, même la beauté uniquement, n’est plus une excuse suffisante à la création artistique. Il faut plus de conscience et d’énergies vitales pour créer et recréer de facto, de nouvelles consciences, de nouveaux espoirs, de nouveaux plaisirs… Et bien sûr, en ce jour de mars 2022, insuffler, au monde, un grand espoir de paix.
Jean-Pierre Sergent, Besançon le 22 mars 2022
* L’Écorché, terracota rouge de taille humaine, incarnation de Xipe Totec, dieu Aztèque du renouveau de la nature, de l’agriculture et de la pluie, Musée américain d’histoire naturelle, New York
* Gaïa : Divinité grecque fondamentale (la Terre) qui a enfanté les premiers êtres divins.
* Ka : Élément constitutif de la personne représentant sa force vitale, dans la mythologie égyptienne.
* Nout : Déesse égyptienne du ciel, elle symbolise le firmament et considérée comme la mère de tous les astres.
site de l’artiste :
voir aussi :
www.happy-ali.com/lifestyle/arts-culture/jean-pierre-sergent-artist-of-the-ecstatic-soul/