C’est avec un grand plaisir que nous accueillons, grâce à Kerstin, les œuvres de son mari Angel ARANDA, décédé en 2014, à l'âge de 53 ans.

Il y a un an, nous avons accueilli le travail de Benoît Delescluse et à cette occasion, Kerstin avec toute la retenue qui la caractérise, a évoqué l’envie de présenter un jour des œuvres d’Angel, dans un lieu intime et amical. L’endroit lui plaisait.

Mais il fallait encore du temps.
Le projet a donc mûri doucement et avec délicatesse…

Sortir le travail d’Angel, prolifique et complexe,
Trier, répertorier, choisir, valoriser…

Pour Angel, nous voulions un hommage. Un premier mais sans doute pas le seul.
Le temps est donc à la découverte d’une petite partie de son travail.
Un travail presque sauvage, puissant, rapide, énergique – s’orientant du côté de l’art brut, de la « pintura matérica » et de « l’arte povera »

Angel est arrivé en France avec ses parents fuyant le régime franquiste. Sans doute empli de l’histoire de son pays – il semble en extérioriser la douleur collective et intime.
Il intègre des graffitis, et des signes. Il peint, griffe, colle, superpose, déchire.
Son travail s’inscrit dans ceux des peintres catalans du XXe – Antoni Tapies, Antonio Saura – eux-mêmes inspirés de Miro.
Sa démarche est essentiellement abstraite et métaphysique – son message, politique, au travers des symboles et des couleurs.
Il n’est plus là pour nous dire, à nous, à chacun, de s’orienter dans ces peintures, d’en trouver une entrée vers « des champs de batailles où les blessures se multiplient ».

On découvre également des toiles aux couleurs azur et terreuses.

Un travail sur les superpositions, l’utilisation des jus colorés entrecroisés laissant apparaître des éclats de lumières.

Un beau travail
Un vrai peintre

CHRISTINE HERRGOTT